Château de Saint-Germain-en-Laye

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Château de Saint-Germain-en-Laye
Image illustrative de l'article Château de Saint-Germain-en-Laye
Vue de la façade sur le jardin de Le Nôtre.
Période ou style Médiéval, Renaissance
Type Château fort, château de plaisance
Architecte Pierre Chambiges
Début construction 1124
Fin construction début du XXe siècle
Propriétaire initial Monarchie française
Destination initiale Résidence royale
Propriétaire actuel État français
Destination actuelle Musée d'archéologie nationale
Coordonnées 48° 53′ 53″ nord, 2° 05′ 46″ est
Pays Drapeau de la France France
Région historique Île-de-France
Département Yvelines
Commune Saint-Germain-en-Laye

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Château de Saint-Germain-en-Laye

Le château de Saint-Germain-en-Laye, appelé aussi « Château Vieux » par opposition au « Château Neuf », est une ancienne résidence des rois de France. Il a été le lieu de signature de nombreux traités de paix et d'édits royaux.

Situé dans le centre de Saint-Germain-en-Laye dans les Yvelines, il est aujourd’hui consacré au Musée d'archéologie nationale.

Histoire[modifier | modifier le code]

Vue cavalière d'une maquette du château de Saint-Germain-en-Laye.

Vers 1124, le roi Louis VI le Gros (1081-1137), qui veut imposer son autorité aux seigneurs de l'Île-de-France, fait construire le premier château fort sur l'emplacement du château actuel, face au prieuré Saint-Germain.

Saint Louis agrandit le château et fait construire la Sainte Chapelle achevée en 1238.

Le , lors de la chevauchée d’Édouard III, pendant la guerre de Cent Ans, le « Prince Noir », fils du roi d'Angleterre Édouard III qui occupe alors Poissy, prend la ville, la pille et la brûle et incendie le château de Saint-Germain-en-Laye qui est détruit à l'exception de la Sainte Chapelle[1]. Vingt ans plus tard, sous Charles V, il sera reconstruit et transformé en forteresse par l'architecte Raymond du Temple.

En 1390, la forêt, le château et le village sont dévastés par une tempête[2].« Le ciel qui était serein, s'obscurcit en peu de temps, l'espace d'une lieue seulement, qui faisait le tour du château et il survint une infinité d'éclairs et de coups de tonnerre. Le vent brisa toutes les fenêtres et mit en morceaux tout le vitrage de la chapelle de la reine qu'il porta jusqu'au pied de l'autel. On fut obligé de cesser le chant pour finir plus tôt la messe, de crainte que le vent n'emporta la Sainte Hostie. Tout le monde se jeta par terre. Le Conseil même cessa. Les plus grands arbres de la forêt furent arrachés, et on rapporta à la cour que le tonnerre était tombé entre Saint-Germain et Poissy, sur quatre officiers du roi, dont il avait consumé les os et le dedans du corps, en sorte qu'il ne leur restait que la peau, qui était noire comme du charbon »[3].

De 1417 à 1440, le château est occupé par les Anglais.

Avec François Ier, qui épouse Claude de France dans la chapelle le 18 mai 1514, le château de Saint-Germain-en-Laye devient la résidence favorite du roi. En 1539, il confie à l'architecte Pierre Chambiges la transformation du château et sa reconstruction dans le style Renaissance tel qu'on le connaît actuellement depuis sa restauration au XIXe siècle. Le château actuel, englobe un donjon construit par Louis VI le Gros et la Sainte-Chapelle construite sous saint Louis.

Henri II, naît au château en 1519 et devient roi de France en 1547. C'est cette même année que se situe l'épisode du coup de Jarnac au cours d'un duel qui se déroule sur l’esplanade du château, le . Le nouveau roi entreprend la construction du « Château neuf », dont il charge l'architecte Philibert Delorme. les travaux sont commencés en 1559, mais la construction ne sera terminée que sous le règne d'Henri IV, vers 1600.

Charles IX en 1550 et Louis XIV en 1638 ainsi que de nombreux princes naissent au château.

Louis XIII s'éteint au Château-Vieux le .

Lors de la Fronde, dans la nuit du 5 au 6 janvier 1649, la reine-mère, Anne d'Autriche, régente, et le jeune Louis XIV, qui n'a qu'onze ans, se réfugient précipitamment au Château-Vieux de Saint-Germain.

Il a été le lieu de signature de plusieurs traités et de plusieurs édits et ordonnances.

De 1661 à 1682, le roi Louis XIV passe une partie importante de son temps à Saint-Germain-en-Laye. Il fait aménager par Le Nôtre des jardins à la française et la Grande Terrasse entre 1663 et 1680. Il fit également remodeler ses appartements dans le Château-Vieux par Le Brun et Le Vau. En 1680 commencent les travaux d'agrandissement du château, menés par Jules Hardouin-Mansart, par la construction de cinq pavillons d'angle qui lui donnent, selon certains historiens, un « aspect bizarre et déplaisant[4] ».

En 1682, Louis XIV, le dernier roi de France à résider à Saint-Germain-en-Laye, quitta définitivement les lieux pour s'installer à Versailles. Le 20 avril 1682, avant même que les travaux d'agrandissement du château de Saint-Germain soient terminés, la Cour part définitivement pour Versailles.

Jacques II, roi d'Angleterre, cousin germain de Louis XIV, vit en exil au château, de 1689 à sa mort en 1701 (voir cour jacobite de Saint-Germain en Laye).

La chapelle de saint Louis située dans le château, de style gothique, est un vestige de l’ancien château fort. Elle fut édifiée par saint Louis en 1238. Louis XIV, bien que né au Château neuf, y fut baptisé. Les jardins ont été dessinés par André Le Nôtre.

En 1777, le roi Louis XVI fait don du Château Neuf, en mauvais état, à son frère Charles, comte d'Artois, le futur Charles X. Celui-ci le fait démolir avec l'intention de le reconstruire.

Sous l'Empire, le Château-Vieux est réparé pour y former une école de cavalerie. Il accueille l'« école spéciale militaire de cavalerie », ouverte le 15 octobre 1809 et fusionnée, en 1914, avec l'école spéciale militaire de Saint-Cyr.

De 1836 à 1855, le château est transformé en pénitencier militaire.

Il a été largement restauré sous Napoléon III par Eugène Millet, élève de Viollet-le-Duc.

Le 8 mars 1862, un décret impérial acte la création dans le château d'un « Musée des antiquités celtiques et gallo-romaines » (renommé plus tard « Musée des antiquités nationales », puis récemment « Musée d'archéologie nationale »). À cet effet, le château est classé Monument historique le 8 avril 1863 et les premiers travaux de rénovation sont engagés par l’architecte Eugène Millet. Les premières salles du musée sont inaugurées par Napoléon III le 18 mai 1867[5]. La restauration entreprise par Millet, outre une profonde restructuration des espaces intérieurs, restitue le château dans son état Renaissance, en détruisant les pavillons ajoutés par Mansart à la fin du XVIIe siècle. Les travaux ne s'achèvent qu'au début du XXe siècle.

Évènements célèbres[modifier | modifier le code]

Architecture et intérieurs[modifier | modifier le code]

La cour intérieure du château vue des toits.

Le château s'articule autour d'une cour intérieure en forme de pentagone reprenant le tracé primitif du château de Charles V. Les ailes qui encadrent cette cour portent traditionnellement les noms suivants:

  • aile du roi (aile Nord)
  • aile de la reine (aile Est)
  • aile des enfants du roi (aile Sud-Est)
  • aile de la chapelle (aile Sud-Ouest)
  • aile de la salle des fêtes (aile Ouest)

Chapelle Saint-Louis[modifier | modifier le code]

La chapelle gothique.

La chapelle Saint-Louis est un chef-d'œuvre de style gothique rayonnant.

C'est un acte de Louis IX (1214-1270), daté de 1238, qui nous apprend avec certitude qu'une chapelle vient alors d'être construite auprès du château royal ; par cet acte le roi y instaure un service religieux régulier. Il s'agit d'une Sainte Chapelle, destinée à abriter une relique de la Sainte Épine ou de la Vraie Croix. Par son plan et son architecture, elle est la préfiguration de la grande Sainte-Chapelle que saint Louis (Louis IX) fera bâtir dans l'enceinte du Palais de la Cité à Paris de 1240 à 1248. Il confie ces deux chantiers à son architecte favori, Pierre de Montreuil, qui adapte à Paris des formules architecturales inventées à Saint-Germain : une nef à vaisseau unique, terminée par un chevet à pans, de très hautes verrières découpant la quasi-totalité des murs et des contreforts adossés à l'extérieur, entre les travées.

À Saint-Germain, les ogives de la voûte retombent sur des colonnettes qui descendent jusqu'au sol, entre les baies. Le soubassement nu est placé en retrait derrière une arcature basse isolée. Le volume de l'édifice est donc libéré de tout support intérieur. Le mur ouest est orné d'une grande rose de style gothique rayonnant. Cette appellation renvoie aux rayons des fines rosaces laissant filtrer, par leurs vitraux, la lumière qui, de Dieu, pénètre jusqu'aux clercs puis aux fidèles. Le percement maximum des murs est permis par la technique de la pierre armée. Des éléments de métal sont intégrés à la structure des murs afin d'assurer la stabilité des pierres. C'est dans la chapelle royale de Saint-Germain que Baudoin II, empereur de Constantinople, remet à saint Louis, en 1238 les reliques de la Couronne d'épines du Christ. Ces reliques sont destinées à la Sainte-Chapelle de Paris qui, elle, ne sera consacrée qu'en avril 1248.

La chapelle conserve aujourd’hui une collection lapidaire dont plusieurs plaques gravées, des panneaux de sarcophages provenant de Rosny-sur-Seine et des fragments de sarcophages provenant de Chelles.

Salle de Bal[modifier | modifier le code]

La salle de bal se situe dans l'aile ouest. Inachevée à la mort de François Ier, elle est inaugurée par son fils Henri II lors d'un grand banquet le pour célébrer le baptême de son fils. Elle mesure plus de 500 m² et possède une cheminée monumentale ornée d’un motif en pierre où figure la salamandre, emblème de François Ier. Louis XIV la transforme en « salle des Comédies » et l’équipe d'une formidable machinerie. Plus de cent-quarante représentations en tout genre sont données dans cette salle considérée comme la plus grande de tout le royaume. Lully et Molière y connaissent leurs heures de gloire. En 1666, Louis XIV se produit lui-même dans le ballet des Muses[réf. nécessaire].

Cette salle abrite aujourd’hui la salle d’archéologie comparée.

Musée des Antiquités nationales[modifier | modifier le code]

Salle du Musée d'archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye
Article détaillé : Musée d'archéologie nationale.

Parcs et jardins[modifier | modifier le code]

André Le Nôtre a réalisé en 1663 le parc régulier puis, en 1669, la grande terrasse dominant la vallée de la Seine.

Le jardin irrégulier (paysager) a été réalisé en 1845 par Loaisel de Tréogate.

Le domaine est labellisé « Jardin remarquable ».

Restitution 3D du Château Neuf de Saint-Germain-en-Laye

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bernard Nabonne, op. cit., p. 16.
  2. Leçon d'histoire de France: Saint-Germain-en-Laye par François Boulet
  3. monographie communale de Saint-Germain-en-Laye
  4. Georges Lacour-Gayet, Le château de Saint-Germain-en-Laye, Calmann-Lévy, 1935, p. 119
  5. Histoire du musée sur le site du Musée d'Archéologie nationale

Galerie[modifier | modifier le code]